Le miscanthus : une solution de paillage écologique

,

Le miscanthus est une culture pérenne récoltée pendant près de 25 ans. Le miscanthus est une plante cultivée sans intrant, qui stocke du carbone dans les sols (étude CE-CARB) et qui est donc cultivable dans les zones de non-traitements, les zones de captage d’eau, les zones polluées. La variété implantée en France est le Miscanthus x Giganteus, un hybride stérile qui est donc non invasif. La canne de miscanthus est récoltée à l’ensileuse en sec à la sortie de l’hiver avec un taux d’humidité de 15%. Cette canne est notamment valorisable en paillage horticole.

Paillage de miscanthus en copeaux, France Miscanthus

Un paillage écologique

Le miscanthus est cultivé sans engrais ni produit phytosanitaire. Le paillage miscanthus limite la pousse des adventices en se substituant aux désherbants chimiques. De plus ce paillis est biodégradable et compostable en fin de vie, apportant de la matière organique au sol.

 

Un paillage favorisant la vie du sol

Le miscanthus évite le déssechement des sols, il capture l’humidité et la restitue au sol, facilitant ainsi le drainage des sols. Il permet également de lutter contre l’érosion des sols. Le paillage miscanthus est un bon isolement thermique protégeant les plantes des gelées hivernales. Enfin, ce paillis améliore la biodiversité du sol en favorisant notamment le développement des macro et micro-organismes du sol.

 

Un paillage qui dure

L’installation du paillage miscanthus est simple d’utilisation : en copeaux ou en granulés, son installation est simple et rapide ne nécessitant qu’un arrosage lors de sa mise en place. De plus il se stocke facilement et longtemps. Sa durée de vie comprise entre 2 et 3 ans est permise grâce à sa grande stabilité. Attention cependant le paillage miscanthus peut être sensible au vent.

 

Un paillage esthétique 

Le miscanthus est recommandé par les paysagistes pour la mise en valeur de massifs fleuris grâce à ses teintes claires. D’après une étude Agrex Consulting de 2023, 30% des communes de Seine et Marne utilisent du paillage miscanthus pour lutter contre les adventices.

 

Un paillage économique

D’après une étude AgrexConsulting de 2023, l’installation du paillage miscanthus coûterait 6 euro/ha, ce qui est bien plus avantageux que d’autres solutions de paillage comme la fibre de coco ou l’écorce de bois.

Etude développement du miscanthus sur le département Seine et Marne, AgrexConsulting, 2023

Le miscanthus représente donc une solution de paillage intéressante pour les communes et les particuliers, et se développe ainsi depuis quelques années. Ses avantages écologiques, économiques, sa durabilité, sa simplicité d’usage ainsi que son aspect esthétique en font un incontournable du paillage végétal.

Le miscanthus bientôt dans la nouvelle Méthode Grande Culture du Label Bas Carbone.

Les réductions de gaz à effet de serre des cultures de miscanthus bientôt valorisées par la nouvelle Méthode Grande Culture du Label Bas Carbone

Les avantages environnementaux du miscanthus sont aujourd’hui connus. En effet, cette plante pérenne qui se récolte pendant plus de 25 ans sans intrants phytosanitaires et sans fertilisation, permet le stockage de carbone dans les sols comme l’a démontré le projet CE-CARB.

C’est avec l’objectif de rémunérer ses éléments environnementaux positifs qu’une démarche d’intégration
du miscanthus à la mise à jour de la Méthode Grande Culture du Label Bas Carbone a débuté dès 2022. Cette démarche qui devrait normalement aboutir au second semestre 2024, permet d’ores et déjà la notification d’un projet Label Bas Carbone intégrant le levier miscanthus sur l’exploitation agricole. Ne sont éligibles que les parcelles nouvellement implantées à partir de la notification du projet. Ainsi, toutes les parcelles implantées en miscanthus en 2024 seront prises en compte dans les réductions d’émission de gaz à effet de serre pour les projets notifiés la même année. Le miscanthus étant une culture pérenne stockant du carbone durant tout son cycle de vie, il sera prévu par la nouvelle Méthode Grande Culture une rémunération anticipée des crédits carbones engendrés par le miscanthus sur une durée de 20 ans, perçue de manière anticipée au terme de la 5ème et dernière année de projet. Les crédits carbones seront générés à la fois par la réduction des émissions des gaz à effet de serre permise par l’itinéraire sans intrant du miscanthus, ainsi que par le stockage du carbone dans le sol permis par les rhizomes de la plante.

Pour rappel le Label Bas Carbone permet une aide à la mise en place de pratiques permettant l’amélioration de l’empreinte environnementale d’une exploitation agricole. Un projet du Label Bas Carbone dure 5 ans et rémunère l’amélioration du bilan carbone de l’entreprise (simulée par des modèles agréés par le Ministère de la Transition Ecologique) par le versement de crédits carbone pouvant être revendus aux entreprises soucieuses de compenser leur empreinte carbone irréductible.

Du fait de la complexité administrative que peut représenter le lancement un projet Label Bas Carbone, il est recommandé pour les exploitants agricoles souhaitant développer un tel projet, de se rapprocher d’entreprises spécialisées dans l’élaboration de projets Label Bas Carbone, des Chambres d’Agriculture, des coopératives le proposant, etc, et disposant des outils de simulations nécessaires aux calculs des réductions d’émissions de gaz à effet de serre.

Le Miscanthus une culture viable pour les terres sujettes aux inondations !

,


Le miscanthus prospère là où d’autres cultures échouent, dans des champs qui autrement seraient non rentables ou à haut risque, et les recherches montrent que non seulement il peut bien pousser dans les zones gorgées d’eau, mais qu’il assure également la stabilité des sols !
Les résultats d’une étude de l’Institute of Biological Environmental and Rural Sciences (IBERS) de l’Université d’Aberystwyth (Pays de Galles) ont conclu que le Miscanthus peut prospérer dans les champs gorgés d’eau, qu’il assure la stabilité du sol et que le rendement des cultures n’est pas affecté par un excès d’eau
Selon l’auteur de cette étude (Dr Jason Kam) la qualité des récoltes n’est pas compromise par les inondations. « Il n’y a pas de différence significative en termes de rendement et d’autres développements physiologiques. La hauteur observée et le nombre de talles ne présentent aucune différence entre les sols inondés en hiver et les sols non inondés.
« En raison de la nature vivace du Miscanthus, une plantation annuelle n’est pas nécessaire. Cela réduit donc au minimum la perturbation du sol ». « La structure du rhizome et des racines du Miscanthus aide à stabiliser les sols, les rendant plus résistants à l’érosion des sols provoquée par les inondations ».
Source Energy Now (Décembre 2023)

La culture du Miscanthus est-elle injustement méconnue ?

Excellent reportage avec Alexandra Dutay, technicienne de cultures chez Novabiom (Adhérent France Miscanthus)
⚡A découvrir sur la chaine youtube PowerBoost l’émission TV entièrement consacrée à l’agriculture !

La destruction du Miscanthus x giganteus, une opération à succès ?

Que faire d’une parcelle de miscanthus mal implantée, non valorisée ou simplement plus souhaitée ?

C’est la question à laquelle Guillaume Leriche, président de l’entreprise Rhizosfer, adhérente de France Miscanthus, a dû se confronter il y a quelques années face à son envie de remettre en cultures annuelles ses parcelles alors occupées par du miscanthus.

Face à la pérennité du Miscanthus x giganteus et à sa forte végétation, la question de sa destruction est primordiale. On sait déjà que sa non-invasivité de par sa stérilité lui empêche de s’étendre en dehors d’une parcelle déterminée : mais quid de sa destruction dans une parcelle cultivée ?

D’abord, quelques rappels sur la plante :

Le miscanthus, plante pérenne rhizomateuse, a une durée de vie comprise entre 25 et 30 ans. Récoltées tous les ans en fin d’hiver-début de printemps, elle développe sa partie aérienne grâce à son rhizome et aux réserves nutritives accumulées. Tous les ans, avant la récolte, les nutriments présents dans les tiges et dans les feuilles redescendent dans le rhizome, au moment de la phase de senescence provoqué par l’apparition du froid, provoquant la chute des feuilles séchées au sol formant un mulch, puis l’assèchement des tiges, qui seront, elles, récoltées. Les réserves accumulées dans le rhizome serviront l’année suivante pour un nouveau cycle de croissance.

En effet de nouvelles tiges émergent vers le courant du mois d’avril, en utilisant les réserves du rhizome, jusqu’à atteindre leur taille définitive vers juin, en ayant épuiser les réserves du rhizome.

Le rhizome ne dépasse guère les 30 cm de profondeur et les 1 mètre de diamètre, formant une large galette compacte, mais facilement brisable : il s’agît d’un enchevêtrement de rhizomes facile à détruire.

C’est peu apres la repousse que le rhizome est le plus faible nutritivement, et donc à laquelle une destruction sera efficace : le rhizome ne dispose plus assez de nutriment en juin pour résister à une destruction. C’est aussi pendant l’été que suite au retournement des rhizomes ils seront le plus sujet à dessèchement par le soleil et le vent.

C’est en se basant sur ce cycle végétatif qu’un itinéraire de destruction a été mis en place par le RMT Biomasse et territoire.

Un exemple de destruction de parcelle et de remise en culture

Guillaume Leriche a procédé par 2 fois à une destruction de parcelles de miscanthus, puis à une remise en culture. En 2012, il détruit 1,5 ha de miscanthus, et en 2016, ce sont 8 ha qui sont replantés en luzerne.  

L’opération de destruction est facile : après la dernière récolte, et après avoir laissé le miscanthus repousser pour épuiser les réserves du rhizome, les feuilles sont broyées. Parallèlement, une déchaumeuse à disque va couper et mettre à nu les rhizomes. Ceux-ci vont rapidement sécher lorsqu’ils sont à l’air libre, au contact du soleil et du vent. La parcelle de M. Leriche est composée de sols souples et légers, la déchaumeuse à disque est alors suffisante. Dans le cas contraire, il est préférable d’utiliser un rotavator. Pour bien lacérer les rhizomes, l’agriculteur est passé de nouveau pour effectuer une lacération croisée.

En fonction des conditions pédoclimatiques, l’opération peut être plus ou moins aisée. Le sol doit être assez sec pour entrainer la mort des rhizomes, mais résulte alors un travail mécanique important pour les machines.

Les quelques repoussent sont freinées par la culture suivante : M. Leriche a par exemple planté de la luzerne, qui, grâce à la qualité de la structure des sols après plusieurs années de miscanthus, n’a pas eu de mal à s’installer. Il insiste cependant sur un point : avant une remise en culture, il faut tout de même ré-apporter des nutriments au sol (notamment du phosphore). Les rhizomes morts et secs, déjà appauvris lors du printemps, se dégradent très lentement, et ne relarguent donc pas d’éléments minéraux. S’il n’y a pas d’apport après la destruction, cela peut avoir des causes sur le rendement de la culture suivante.

Sans objectif de rendement cette fois, il est aussi tout à fait possible de mettre en prairie une ancienne culture de miscanthus après sa destruction.

Une destruction en adéquation avec la conduite du miscanthus

Un des avantages du miscanthus est d’être une plante qui ne nécessite ni apport d’engrais, ni pesticides. Cela lui permet d’être implanté dans des zones à forte contrainte environnementale. Dans la continuité de cette conduite, sa destruction ne nécessite pas forcement de produits phytosanitaires ! Même, une application de glyphosate au printemps ne serait pas aussi efficace pour la destruction du rhizome.

Aujourd’hui, les parcelles réimplantées de M. Leriche se comportent tout à fait convenablement et du blé sera cultivé cette année.

Retrouvez les fiches de RMT biomasses sur la mise en culture, la destruction, et la non invasivité du miscanthus dans l’onglet Ressources.